mercredi 17 décembre 2008

Les choses changent…



Bruno Lemaire a été nommé secrétaire d’Etat aux affaires Européennes pour faciliter la collaboration avec l’Allemagne…
Et personne pour dire que nous sommes revenus aux heures les plus sombres de notre Histoire ?

Quand je pense qu’un poste similaire sous Louis XIV aurait consisté à inventer des plans de conquête de la rive gauche du Rhin.


Cela me rappel Jean-Claude Juncker (premier ministre du Luxembourg) qui nous disait qu’il n’avait pas à se rendre aux convocations de la France et de l’Allemagne pour justifier que sa politique ne consistait pas exclusivement à être un paradis fiscal, tout en démontrant que l’activité annexe n’était pas d’être une blanchisserie.

Encore une fois revenons au Grand Siècle ou alors même en 1914, le chef du gouvernement du Luxembourg aurait il put se permettre de ne pas se rendre à une convocation du roi/ président du conseil de France et de l’empereur Germanique/d’Allemagne ?
Je ne le pense pas.


Les choses changent ou alors on croit qu’elles changent et donc on change bêtement de comportement ?
Je pense que l’Europe se porte particulièrement mal et que cet ensemble est dénué de toute cohérence pour cette seule raison : on a l’obsession du droit au détriment des rapports de force. Ainsi la France n’est pas l’ami de l’Allemagne elle est son partenaire et si elle a intérêt à la dorloter dans la langue de Goethe c’est uniquement pour tirer avantages d’une bonne entente (notamment contre la perfide Albion et ses gros rejetons d’outre atlantique). De même le Luxembourg n’est pas un vrai pays, c’est un état-tampons qui a failli être avalé 5 fois entre 1830 et 1914, une fois par la Belgique, une fois par les Pays-Bas, deux fois par la France et une fois par l’Allemagne. Alors une Europe qui ferait preuve d’autorité politique (parce qu’elle serait un Etat) aurait déjà mis fin à l’indépendance et à la fiscalité malsaine (pour nos Etats) de cette principauté anachronique, une France ou une Allemagne ayant encore un semblant d’existence politique aurait fait de même.

Tout cela prouve deux choses :
La nomination de Lemaire illustre le fait que la politique européenne de la France consiste à jouer la carpette alors qu’elle est la seule à pouvoir donner un sens à l’expression « politique européenne ».
Le refus de Juncker montre que le processus européen consiste en une destruction de la souveraineté (a-démocratie commissionnaire) et du pouvoir politique (transfert de compétence à un corps sans tête), cela revient à ne laisser le pouvoir qu’aux féodaux d’aujourd’hui : les dirigeants des multinationales et des sociétés financières, et donc à donner à des entités indéfinies comme le Luxembourg un poids politique sans lien avec leur place dans le concert des nations.

Eh bien moi ça me gène un peu que les choses changent dans ce sens, parce que, voyez vous, le processus ressemble fort à la décadence d’une civilisation.

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