vendredi 9 janvier 2009

Tendre la main et se faire bouffer le bras


C'est le genre de chose qui arrive régulièrement aux bonnes poires. Et qui devrait arriver moins souvent à un gouvernement efficace et relativement habile.
En effet, dès 2007 le ministre de l'Education Nationale (comme si l'Etat devait prendre à sa charge autre chose que l'instruction) avait reçu pour mission de réformer le système (le fameux mammouth – celui qui est graisseux, pas celui qui écrase les prix). Il a alors oeuvré pour proposer une réforme du lycée qui aurait dû débuter avec une « nouvelle seconde » dès septembre 2009... pour aboutir au « nouveau bac » en juin 2012 et être ainsi sûr que le lycée aura fini sa mue pour (à peu près) la fin du quinquennat.
Au programme de la réforme se trouvait une disparition des filières (ES, L, S...) pour laisser place à un système plus souple de « modules », plus d'accompagnement individualisé, notamment en matière d'orientation ou encore une semestrialisation de l'année. Bref, quelques cataplasmes pour essayer de rendre un peu plus performant un système gangréné par les corporatismes, et où les vraies vocations sont de moins en moins nombreuses.
Mais voilà que, comme à leur habitude, les lycéens, invités par on ne sait qui (?), ont émis l'idée de s'opposer à la réforme. Ni une ni deux le ministre à dû annoncer un report d'un an au moins de la réforme, incité à coup sûr par le « palais » à montrer que le gouvernement est prêt à écouter les gauchistes, même ceux qui n'ont rien à proposer (les organisations syndicales de gauche, UNL et FIDL avaient en effet signé le document d'orientation de la réforme, orientation à laquelle elles projetaient de s'opposer). Sauf que nos amis lycéens n'avaient pas encore eu l'occasion de prendre du bon temps dans les cortèges déambulant entre Nation et République (bon, c'est vrai, l'itinéraire peut parfois changer).
Vous n'imaginez pas que les lycéens vont accepter de ne pas pouvoir manifester ? Ils ont simplement changé de « mot d'ordre » (je parlerais plus volontiers de « mot de désordre »), demandant le « retrait définitif » de la réforme - apparemment ils se satisfonts d'être plus d'un sur deux à échouer en première année à la fac – ou encore la non-suppression des postes prévue pour s 'adapter à la démographie.
Conséquence : le gouvernement a certainement perdu une chance de réformettiser le lycée et il s'est en plus montré faible face à la gauche protestataire ; le bilan n'a rien de grandiose...
Peut-être certains n'avaient pas compris que les lycéens aiment la marche à pieds dans des cortèges où sont lancés des slogans débiles. Ils intégreront ça dans leurs nouveaux programmes faits pour plaire à la gauche (ce qui ne devrait avoir aucun effet). Certains se demanderont sûrement encore plus d'une fois quelle est la couleur du gouvernement en place.

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