jeudi 2 avril 2009

Et si le méchant avait raison?

Voici un article de Libération, qui semble admettre que peute être Benoit XVI n'est pas un immonde fasciste, parce qu'il n'y a aucune raison d'ériger le préservatif en dogme.

Je reproduit l'article en entier, car je ne connais pas la politique d'archivage de Libération:

Comment se satisfaire de la pauvreté des débats autour de la prévention du sida en France ? Comment se réjouir de l’unanimisme face aux propos de Benoît XVI affirmant que «le préservatif pouvait aggraver le problème» ? Evidemment, le préservatif est nécessaire, indispensable, indémodable… En Ouganda, berceau de l’épidémie mondiale, une politique de prévention, centrée autour du condom, a montré des résultats dans les années 80. Puis ce fut la confirmation encore plus forte en Thaïlande. Et aujourd’hui, on estime qu’une utilisation régulière du préservatif permet de réduire de 90 % le risque de transmission du sida.
Mais peut-on s’arrêter là ? Aujourd’hui l’épidémie a plus de 28 ans. Elle a changé. Et elle se poursuit. Chacun paraît comme enfermé dans son rôle, brandissant sa saine colère, clouant au pilori le pape. Et après ? Enfermer le débat autour du seul préservatif est contre-productif. Ainsi que dire à un gay qui explique combien il est difficile pour lui de mener toute une vie sexuelle sous préservatif ? Lui répéter «ce n’est pas grave, vous en mettez un quand même» ? Et s’il n’en met pas ? Comment donner les moyens aux femmes africaines de se protéger, quand elles ne peuvent imposer le préservatif ?
A la dernière conférence internationale sur le sida, en août à Toronto, un consensus réel est apparu sur la «multiprévention» comme on parle en matière de soins de «multithérapie». Il y a, aujourd’hui, d’autres outils. Et d’abord le traitement, qui peut être la meilleure des préventions. En raison de l’efficacité des molécules antirétrovirales, une personne qui prend son traitement n’est en effet quasiment plus contaminante. Mais voilà, il ne faut pas le dire, il ne faut surtout pas affaiblir le dogme du tout préservatif. Même si, au passage, le risque de rupture d’un condom est plus élevé que celui résiduel d’une personne séropositive sous traitement.
A contrario, comment ne pas s’interroger sur le peu de succès des recherches menées sur les microbicides qui auraient permis à la femme d’avoir les moyens propres de se défendre. Manifestement, on s’est habitué à ces échecs, et on vous répétera encore que de toute façon il y a le préservatif. Pourquoi y a-t-il aussi peu de débats en France sur la réduction des risques en matière de contamination du sida ? Ce serait faire un trou dans le message essentiel : mettez un préservatif. Pourtant la réduction des risques existe. Ainsi chez les gays, certains pratiquent le «sérotriage» (avoir des relations non protégées, mais uniquement avec des gens de même statut sérologique). D’autres choisissent des pratiques sexuelles moins risquées, ce qui ne veut pas dire sans risque. Des essais sont en cours sur des prescriptions de traitements antirétroviraux, avant une prise de risque. Sans oublier, enfin, la circoncision qui diminue les risques dans une relation hétérosexuelle.
En France, à force de fermer tout débat, la contamination se poursuit. Près de 2 000 nouvelles infections par an. En décembre, la ministre de la Santé a eu quelques velléités de demander un rapport sur les nouvelles politiques de prévention. Devant la réaction énervée des militants d’Act Up, les rapporteurs sont depuis au chômage technique. Pendant ce temps-là, le Sidaction vient de s’achever. Il a récolté 6 millions d’euros, soit 15 fois moins que le Téléthon.

voici le lien où il se trouvait: http://www.liberation.fr/societe/0101558918-le-dogme-de-la-capote

2 commentaires:

  1. C'est vraiment étonnant de voir ce genre d'article dans ce torchon qu'est Libération.

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  2. Comme quoi ce n'est pas complètement un torchon. Il y a aussi "secret défense" qui est le blog de référence d'un journaliste de Libération sur l'armée qui est interressant.

    Mais bon n'oublions quand même pas la phrase de Thoms Jefferson:
    "Un homme qui ne lit pas en sait plus qu'un homme qui lit les journaux."

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